Le Projet Enesco
Avec 7 amis musiciens qui ont déjà joué l’Octuor d’Enesco :
Cécile Agator, violon, soliste Orchestre Philarmonique de Radio France
Juan-Fermin Ciriaco, violon, soliste Orchestre Philarmonique de Radio France
Maya Koch, violon, Orchestre de Paris
David Gaillard, alto solo Orchestre de Paris
Flore-Anne Brosseau, alto Orchestre de Paris
Benedict Kloeckner, violoncelle, soliste international
Samuel Étienne, violoncelle, enseignant au CRR de Paris, fondateur BWd12
Nicolas Dautricourt, violon, soliste international
a enregistré l’Octuor d’Enesco
à Saint Etienne du 29 Mars au 3 Avril 2021.
Le disque est sorti en 2022
chez Orchid Classics, label anglais réputé.
Mécènes qui soutiennent le Projet Enesco :
FESTIVAL BWD12
ACOUSTIC WERNERT
SYNERGIA
DIAGNOSTIC STRUCTURE ET INGENIERIE (DSI)
VILLE DE SAINT-ETIENNE
NOVOTEL SAINT-ETIENNE
Le Progrès
3 avril 2021
« LE PROJET ENESCO »
« Je ne poursuis que la création d’ensemble, la sphère des idées, l’émotion du « tout » » |
Georges Enesco
Nicolas Dautricourt :
Initié dans le courant de l’été 2016, le Projet Enesco est avant tout un coup de coeur.
Un coup de coeur pour une oeuvre, l’octuor pour cordes op.7, que composa à Paris en 1900 le jeune Georges Enesco alors âgé de 19 ans, et qui constitue selon moi l’un des tout plus grands chefs d’oeuvres du répertoire de la musique de chambre, et peut-être de la musique tout court.
Alors que je l’avais découverte environ un an auparavant, presque incidemment, au Festival Turina de Séville, je tombai quasi immédiatement en pâmoison, dès les premières mesures, devant la beauté de cette oeuvre, devant sa suavité, le charme indescriptible de ses mélodies, son caractère d’une force inouïe, ses proportions, audacieuses mais grandioses, la richesse de son harmonie, sous-tendue par un contrepoint si inventif, plein de volupté et pétri d’intelligence…..bref, comme pour l’être aimé, avec qui la magie opère souvent au premier regard et à qui l’on attribue parfois aveuglément toutes les qualités, si je devais décrire ce qui s’est abattu sur moi en cette fin d’été 2015 je parlerais en réalité, beaucoup plus que d’un simple coup de coeur, d’un véritable coup de foudre.
Les mois passèrent et l'émerveillement du début laissa place, comme il se doit, à une approche plus rationnelle des choses, ainsi qu’à une étude plus approfondie de l’oeuvre; pour autant, ma passion pour cet octuor magique à 32 cordes ne se démentant toujours pas, et le frisson qui m’avait traversé au stade liminaire de la découverte restant de même intensité, je me fis la promesse que j’écrirais ma propre histoire avec cette oeuvre. Une histoire simple, facile à raconter, qui porterait le sceau de mon attachement à elle et bien évidemment, à son immense créateur, Georges Enesco
Ce projet se présente en deux parties, séparées l’une de l’autre par un court entracte. La première partie a pour vocation de dessiner par divers moyens les contours de la personnalité de celui que l’on surnomma le Mozart du XXème siècle, en évoquant son parcours musical et notamment ses professeurs, Gabriel Fauré, Jules Massenet pour ne citer qu’eux, mais aussi certains des musiciens qu’il a pu côtoyer tout au long de sa vie et avec qui il lui est même arrivé de partager la scène, Bela Bartok, Maurice Ravel, ou bien encore Richard Strauss. Le grand violoniste belge Eugène Ysaÿe lui a dédié l’une de ses six sonates pour violon seul: c’est donc tout naturellement que la « Ballade » opus 27, dédiée à Georges Enesco, figure au programme. Ainsi, non seulement les oeuvres jouées sont de durées assez courtes, mais aussi et surtout de formations variées, voyant par exemple une pièce en duo violon-violoncelle laisser la place à une oeuvre pour quatuor à cordes, auquel pourra succéder un instrument seul avant de terminer éventuellement la première partie par un sextuor à cordes, bref, autant de changements de plateau qui concourent à apporter de la variété et de la gaieté à cette première partie. Element crucial également de ce premier volet, les oeuvres sont toutes, sans exception, présentées par les musiciens; ainsi, ce sont nous qui, tour à tour, prenons la parole, tantôt pour lire une lettre, raconter une anecdote, ou bien encore rapporter quelques citations de personnages illustres sur le compte d’Enesco, et c’est selon nous cette diversité, ces changements de « décor », de couleurs d’instruments, et même de timbres de voix, qui rompent avec l’aspect par trop monolithique, parfois, du concert, et met selon nous le public dans des dispositions idéales pour découvrir une oeuvre ou un compositeur qu’il méconnait.
Enfin, après une courte pause, et donc une fois le public entièrement acquis à la cause d’Enesco, baignant de la tête aux pieds dans son univers, nous exécutons en deuxième partie, sobrement et sans cérémonie, l’Octuor opus 7